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de rimouski
La Réunion est une île de l’Ouest de l’océan Indien dans l’hémisphère sud et un département d’outre-mer français depuis 1946. Il s’agit d’une île volcanique créée par un point chaud et culminant à 3 071 m au piton des Neiges. Le piton de la Fournaise, situé dans le Sud-Est de l’île, est un des volcans les plus actifs du monde. La formation volcanique a entrainé la formation de cirques géologiques : le cirque de Mafate, le cirque de Cilaos et le cirque de Salarie. Elle bénéficie d’un climat tropical. La Réunion a été habitée à compter du milieu du XVIIesiècle.
Nommée île Mascarin, puis île Bourbon, elle devient, à partir des années 1710, une colonie française. Les colons développent la culture du café, puis de la canne à sucre en faisant de l’esclavagisme. Elle devient l’île de la Réunion en 1848 alors que l’esclavage est aboli, remplacé jusque dans les années 1930 par l’engagisme. Cette pratique entraîne une immigration de main d’oeuvre à bas coût (coolies). La population locale se caractérise par ses origines variées : européenne, ouest-africaine, est-africaines, malgaches, indiennes, annamites, malaises et chinoises. Cette diversité caractérise la culture réunionnaise, sa langue, le créole réunionnais, sa cuisine, sa musique (séga, maloya).
Extrait de la page Wikipédia
La révolte des oreilles coupées
Béképabéké
Le cari de poisson | Plat
Recette présentée par Emmanuelle Grondin-Perouma
Dans une grande marmite faites chauffer à feu moyen 2 cuillères à soupe d’huile. Une fois l’huile chaude ajoutez l’ail et le gingembre écrasés. Remuez de temps à autre jusqu’à ce que la préparation roussissent (en créole réunionnais le verbe roussir veut dire cuire de façon à ce que la préparation prenne une couleur rousse orangée).
Ajoutez les oignons , remuez de temps à autre jusqu’à ce que les oignons deviennent translucides et dorés.
Incorporez les tomates , le thym, le curcuma et le combava et laissez mijoter jusqu’à ce que les tomates aient fondues (en créole Réunionnais la fin de cette étape constitue ce qu’on appelle communément la sauce de cari et est la base de presque tous les plats Réunionnais).
Ajoutez délicatement les morceaux de poisson. Bien remuer et répartir la sauce en utilisant les anses de la marmite et non une cuillère pour ne pas décharner le poisson.
Couvrez et laissez cuire le poisson quelques minutes afin qu’il rende son eau. Rajoutez de l’eau jusqu’à mi hauteur du poisson. Laissez cuire environ 8 à 10 min à feu doux.
Rectifiez l’assaisonnement si besoin. Disposez délicatement le cari dans un plat de service et parsemez d’oignons verts.
Le cari de poisson est toujours accompagné de riz blanc et de rougail (mélange acidulé de citron ou mangue, de piments et d’oignons).
« Je me souviens, du son du pilon de ma grand-mère, Ghislaine Rivière. Le rythme régulier de la roche lisse dans ses mains écrasant l’ail, le gingembre. Ce pilon en pierre de rivière… Le pilon que mon grand-père, Tiber, lui avait offert pour leur mariage quand elle avait 17 ans. Le pilon qu’il lui avait taillé, mon grand-père tailleur de pierre, avec son bras unique d’homme hémiplégique. Avec son amour unique qui a duré toute leur vie. A la fin de la vie de ma grand-mère, le pilon était creusé jusqu’au socle, creusé profond comme leur relation. Notre famille était solide et belle comme les pierres de rivière, comme le coeur de ma grand-mère rivière, taillées par mon grand-père. Comme la ténacité de ma grand-mère qui pendant les famines de la seconde guerre mondiale a toujours combattu pour qu’aucun de ses enfants ne meurent de faim. L’île isolée de tout alors, elle a travaillé fort, mangé peu, offert tant, ma grand-mère. C’est dans ce mélange d’amour, de rivière, de détermination et de pierres, que nous sommes forgés, nous ces descendants. Je me souviens de nos repas autour de la table jamais vide de la cuisine de ma grand-mère. Chaleur hospitalière, rires convaincues, puissance têtus de la maison. Puissance unique de la Réunion. »
Récit d’Emmanuelle Grondin-Perouma. Poétisé par Elise Argouarc’h